À 16 ans, elle met au point un matériau bio capable d’endiguer la sécheresse

Originaire d’Afrique du Sud, Kiara Nirghin a remporté le « Google’s Community Impact Award » pour avoir inventé un matériau capable de combattre la sécheresse.
Réalisé à base de peau d’orange et de peau d’avocat, le matériau se présente sous la forme d’un polymère super-absorbant.
Alors que le réchauffement climatique rend les pluies de plus en plus rares dans certaines régions du globe, l’invention de Kiara Nirghin a su retenir l’attention de la firme californienne, pour des raisons auxquelles on ne peut qu’adhérer.

Stocker l’eau de façon naturelle pour répondre à la sécheresse

Alors que l’Afrique du Sud connaît actuellement sa pire sécheresse en l’espace de quarante-cinq ans, une jeune fille pourrait avoir inventé un matériau voulu révolutionnaire capable de mettre fin à la pénurie d’eau. Dans un pays où des millions de foyers sont aujourd’hui confrontés à des insuffisances en eau, Kiara Nirghin a mis au point un polymère à base de peaux d’orange et d’avocat ultra-absorbant. Avec son projet, intitulé « No more Thirsty Crops », elle a remporté le « Community Impact Award » de la Google Science Fair pour la région du Moyen-Orient et d’Afrique.

Kiara_Nirghin_5Photo : Youtube/Expresso Show

À l’aide de peaux d’orange et d’avocats, Kiara Nirghin a réalisé un polymère capable d’absorber et de contenir des quantités d’eau cent fois supérieures à son propre poids. Ces réservoirs naturels et biodégradables pourraient permettre aux agriculteurs de garantir l’alimentation en eau de leurs récoltes à moindre coût, notamment lorsque la période est pauvre en pluies. « Kiara a trouvé un matériau idéal et qui, produit à partir de peaux d’orange, ne nuira pas au budget des agriculteurs. À force de recherches, elle a trouvé une façon de le transformer en stockage d’eau prêt à être utilisé à même la terre en y ajoutant de l’avocat », explique Andrea Cohan, chef du programme de la Google Science Fair .

Interrogée, Kiara Nirghin a affirmé avoir eu la volonté de réduire l’aspect le plus urgent de la sécheresse. En ce sens, elle s’est donc focalisée sur la recherche de moyens pour préserver les récoltes, gourmandes en eau. Son processus de recherche s’est fait à tâtons. L’adolescente a d’abord étudié la composition des polymères super absorbants, et remarqué que tous contenaient une certaine chaîne moléculaire : de la polysaccharide. Ce composant est présent à 64% dans la peau d’orange, où l’on retrouve également un agent gélifiant. Le choix de l’avocat a été motivé par la présence de son huile. Une fois combinées dans une mixture qui réagit au soleil, les peaux d’orange et d’avocat forment ce polymère biologique au fort pouvoir d’absorption.

Kiara_Nirghin_6Photo : Youtube/Kiara Nirghin

Une alternative aux produits chimiques

Les polymères super absorbants sont depuis quelques temps déjà utilisés en agriculture dans les zones qui subissent des pénuries d’eau.

Dans les années 2000, un ingénieur chimiste mexicain inventait « l’eau de pluie solide », obtenue grâce à l’ajout de doses de polyacrylate de potassium. Grâce à ce procédé, l’usage de pompes, de tuyaux, ou encore de camions-citernes pour transporter le liquide devient inutile. L’eau solidifiée peut également se stocker facilement dans des sacs jusqu’à ce qu’il y en ait besoin. Cette invention permet également aux plantes d’être hydratées en continu sans qu’on n’ait plus à les arroser. Brevetée dans le monde entier sous le nom de « Silos de Agua », l’eau de pluie solide a été employée avec succès en Inde, en Colombie, en Équateur, en Espagne ou au Portugal. Elle a en outre permis à des agriculteurs de mieux contrôler les variations climatiques, mais aussi de réaliser des économies en eau et en irrigation.

Kiara_Nirghin_2Photo : Google Science Fair

Cependant, ces polymères chimiques sont souvent chers pour les agriculteurs. De plus, synthétiques, ils ne sont pas biodégradables et contiennent de fortes quantités d’acide acrylique, d’hydroxyde de sodium et d’autres produits chimiques. L’invention de Kiara Nirghin viendrait donc révolutionner l’état d’une industrie à la fois essentielle pour les agriculteurs touchés par le changement climatique, mais pas toujours en accord avec l’équilibre naturel. Composé d’ingrédients strictement naturels, le polymère de Kiara Nirghin, dont le développement recevra l’appui de Google, a tout pour redessiner l’avenir de nos cultures assoiffées.

Source : https://mrmondialisation.org/a-16-ans-elle-met-au-point-un-materiau-bio-capable-dendiguer-la-secheresse/