La CNR, compagnie nationale du Rhône, va construire la plus grande ferme hydrolienne du monde

hydrolienne

Prenez une éolienne, plongez la dans l’eau la tête en bas : c’est une hydrolienne. Ce n’est pas le vent qui la fait tourner mais le courant.

La CNR a décidé de tenter l’aventure avec une ferme de 39 moulins à eau immergés sur 2 kilomètres : c’est une première mondiale.

Pour faire tourner les hélices, il a fallu choisir un endroit profond, Il faut au moins deux mètres d’eau. Un site où le Rhône est encaissé pour bénéficier d’un courant favorable.

Ce sera donc dans l’Ain en aval du barrage de Génissiat.

Les machines seront immergées et attachées à une barge flottante fixée sur le fond du fleuve. L’énergie sera évacuée sur terre par un câble pour alimenter le réseau électrique.

Cette ferme va produire deux mégawatt c’est l’équivalent de la production d’une grosse éolienne. De quoi alimenter la consommation de près de 3 000 habitants par an.

 

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La production moyenne de ce nouvel équipement pourra s’élever à 6 700MWh qui équivaut à la consommation annuelle de près de 2700 habitants. Elle équivaut également à 2000 tonnes d’émissions de CO2 évités chaque année. Des expériences ont déjà été menées notamment en Guyane mais aussi sur la Loire à Orléans.

Mais l’enjeu n’est pas vraiment là. "Ça ne remplacera pas les barrages", assure Jean-Louis Mathurin responsable du projet.

L’enjeu, c’est de devenir une vitrine technologique. De prouver que tout est possible pour monter une filière industrielle et exporter à l’étranger.

La société qui fabrique ces hydroliennes est grenobloise : Hydroquest. Elle compte bien sur ce site d’ampleur industrielle pour conquérir des marchés.

Il y aura évidemment une étude d’impact sur la vie aquatique. Mais les expériences ont montré que les poissons évitent les hélices des moulins à eau. Elles tournent lentement. Il n’y a pas de phénomène d’aspiration qui pourrait effectivement les découper en morceaux.

C’est un projet de 12 millions d’euros dont la moitié est financée par l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Alors ce n’est pas la première fois que l’on tente l’expérience. La première et la seule hydrolienne a été immergée dans la Loire à Orléans en 2014.

Elle a eu des déboires. Elle a échoué sur un banc de sable. Mais là elle va bien.

Source : https://www.franceinter.fr/emissions/planete-environnement/planete-environnement-13-mars-2017