Masanobu Fukuoka était un agriculteur japonais hors norme. Son credo ? Contempler la nature et être partisan du moindre effort pour un retour vers une nature sa

Masanobu Fukuoka était un agriculteur japonais hors norme.

Son credo ? Contempler la nature et être partisan du moindre effort pour un retour vers une nature sauvage et nourricière.

 

 

Masanobu Fukuoka, pionner du bon sens

 

Si aujourd’hui, les termes « permaculture » et « agriculture sauvage » résonnent dans les esprits et sur les réseaux sociaux, ils étaient inconnus au bataillon il y a vingt ans de cela. Pourtant, Masanobu Fukuoka assistait déjà à la deuxième conférence internationale sur la permaculture et était le pionnier d’une génération avide de renouer avec une nature brute et généreuse. Un de ses livres, La Révolution d’un seul brin de pays (1975), est devenu une référence, comme une bible de la permaculture.

D’abord spécialiste en phytopathologie, il travaille au Bureau des Douanes de Yokoama, à la Division de l’Inspection des Plantes ; désabusé et sceptique des techniques de l’agriculture chimique et industrielle, il retourne sur la ferme de son père, sur l’île de Shikoku. Expériences après expériences, il tire les conclusions qu’une terre dépourvue de labour, d’engrais et de pesticides, retrouve son état nourricier naturel.

Il tire son inspiration de ses racines culturelles bouddhiste, shinto, taoïste et zen qui prônent une union entre l’Homme et la Nature. Sa ferme attire les sceptiques, les curieux et les experts qui n’en croient d’abord pas leurs oreilles lors de ses conférences et rencontres internationales. Seulement, les résultats sont là : en limitant au maximum les interventions humaines, il obtient une production de riz plus importante qu’en agriculture classique. L’enrichissement du sol par la biodiversité qui le peuple offre une terre productive sur le long terme.

Son discours atteint enfin les bonnes oreilles

Des années suivant sa mort (2008), son discours sur l’agriculture sauvage trouve enfin des oreilles attentives, notamment auprès des chercheurs français tels que Claude et Lydie Bourguignon. Suite à leur démission de l’INRA, ils ont décidé de se consacrer à une réparation durable des sols devenus stériles suite à des années d’agriculture chimique intensive. Masanobu Fukuoka expliquait que « cultiver est lié à la civilisation, là commence l’erreur », en effet, pour lui, le drame majeur de l’agriculture contemporaine est tout simplement l’intervention de l’Homme « le labour détruit toute la vie du sol, sans rien apporter d’autre qu’une virile satisfaction à l’agriculteur juché sur son tracteur. Quant à la hache, pourquoi brutalement amputer la nature ? ».

Au-delà d’une erreur de jugement, l’agriculture industrielle et chimique a enclenché un processus de désertification massive des terres autrefois fertiles. Les principes de base énoncé par Masanobu Fukuoka (suite à ses expériences et travaux menés avec et pour l’ONU) pour une agriculture sauvage ou naturelle s’articulent autour d’une terre délivrée de tout labour, élagage, désherbants, engrais chimiques etc. L’obtention des très hauts rendements n’est pas nécessaire aux vues du gaspillage massif opéré par l’Homme. Ce discours et ses résultats aujourd’hui accessibles à tous devraient être considérés plus considérablement avant de dépasser une limite de non-retour et un coup de glaive fatal à la Terre qui nous nourrit depuis des milliers d’années.

Source : https://lareleveetlapeste.fr/cet-agriculteur-meconnu-pronait-lagriculture-sauvage-nourriciere/?utm_source=actus_lilo