EDF veut aider les Français à partager leur production d'électricité solaire entre voisins

Quelques semaines après la publication du décret définissant le cadre juridique de l'autoconsommation collective , le 28 avril, sa filiale spécialisée EDF ENR a annoncé sa volonté de lancer une offre à destination des copropriétés ou des bailleurs sociaux.

Baptisée « Notre soleil et nous », elle permettra aux habitants d'un immeuble ou d'un écoquartier d'installer des panneaux solaires sur leur toit, et de s'en partager la production.

« Nous avons déjà lancé une vingtaine d'expérimentations dans l'Hexagone, en travaillant avec des promoteurs ou des bailleurs sociaux », a expliqué Benjamin Declas, directeur général d'EDF ENR. « Pour l'instant chaque projet est unique, mais l'objectif est d'industrialiser une offre fin 2018-début 2019. »

Des projets complexes

De tels projets sont encore complexes, sur le plan aussi bien technique que juridique. Il faut en effet gérer le partage de la production entre les différents consommateurs et assurer le comptage des électrons correspondants. Selon la loi, l'autoconsommation collective doit aussi être assurée par une personne morale unique, qui devra signer un contrat avec le distributeur d'électricité (le plus souvent Enedis).

Enfin, il reste à fixer le tarif qui sera facturé aux utilisateurs en contrepartie de l'utilisation du réseau - sur lequel seront injectés les électrons produits mais non consommés, et qui alimentera les consommateurs lorsque l'installation ne produira pas. « Les discussions vont commencer, il est certain qu'un niveau trop élevé pourrait freiner l'autoconsommation collective », a reconnu Antoine Cahuzac, directeur des énergies renouvelables chez EDF. La CRE (Commission de régulation de l'énergie) doit débuter une consultation sur le sujet.

 

Un marché de niche

EDF, qui a lancé il y a un an une offre d'autoconsommation à destination des particuliers, baptisée « Mon soleil et moi », revendique environ 12 % du marché, avec 1.700 installations vendues en un an. Un marché de niche, qui a conquis aujourd'hui, selon Enedis, 14.000 foyers, mais dont le développement devrait s'accélérer. « Il y a une forte demande des clients, qui veulent consommer leur propre énergie, réduire le montant de leur facture, et agir pour la planète », explique Nicolas Couderc, directeur chez EDF EN.

La révolution de l'autoconsommation a commencé

La loi du 24 février 2017 , complétée le 9 mai par un arrêté tarifaire, a précisé les conditions de l'autoconsommation individuelle. Les installations bénéficieront notamment d'une aide à l'investissement de 400 euros par kilowatt installé (jusqu'à 3 kW), soit dans ce cas 1.200 euros à payer sur cinq ans (environ 10 % du coût total). En outre, le tarif de revente du surplus a été fixé à 10 centimes/kWh.

« Ce nouveau cadre va accélérer le développement du marché : la révolution de l'autoconsommation a commencé », poursuit Nicolas Couderc. EDF, qui mise sur - au minimum - un doublement du marché d'ici à juin 2018, table sur 3.000 nouveaux contrats en un an. Engie a aussi lancé son offre en mars, baptisée « MyPower » .

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/030372206674-solaire-edf-pousse-ses-pions-sur-le-marche-de-lautoconsommation-2092539.php#xtor=RSS41