Neuchâtel : une transition énergétique réussie

En mai 2017, les Suisses ont eu l’occasion de se prononcer par referendum au sujet de la future loi de stratégie énergétique de la confédération helvétique.

Dans cette loi, il était question des ambitions du pays pour l’horizon 2050 et de la nécessité d’augmenter la part des énergies renouvelables.

Dans un pays où les habitants sont majoritairement opposés au nucléaire et soutiennent la transition énergétique, l’approbation de cette nouvelle loi n’a été qu’une formalité. Mais au niveau des villes, les responsables locaux n’ont pas attendu une nouvelle loi fédérale pour donner un coup d’accélérateur à leur transition énergétique.

A Neuchâtel par exemple, le virage des énergies renouvelables est déjà bien entamé et la ville est l’une des plus vertes de Suisse. Grâce à un modèle basé sur le développement de partenariats, Neuchâtel a imposé une nouvelle stratégie en faveur du renouvelable.

 

La transition énergétique : 25 ans déjà

Neuchâtel n’a pas attendu la COP21 pour se lancer dans le défi de la transition énergétique. Depuis déjà 25 ans, la ville a développé une politique en faveur des énergies propres et de la rationalisation de la consommation énergétique. Au fil des années, elle est devenue un exemple en Suisse et collectionne même les labels qui récompensent son engagement : en 1995, Neuchâtel est ainsi devenue la deuxième ville seulement à obtenir le label Cité de l’énergie. En 2006, la ville décroche le précieux label européen Gold qui récompense les villes les plus avancées dans la promotion des énergies vertes. Un parcours exemplaire mais la ville ne s’arrête pas là et rejoint en 2009 l’initiative de la Convention des maires. Elle est alors l’une des quatre seules villes suisses à rejoindre ce mouvement qui s’engage à réduire les émissions de CO2 de 20% et à augmenter la part des énergies renouvelables de 20% d’ici 2020.

Grâce à ce long engagement en faveur d’une nouvelle stratégie énergétique, Neuchâtel est actuellement l’une des villes de Suisse et d’Europe qui affiche le meilleur bilan énergétique. En l’espace de vingt-cinq ans, la ville a diminué sa consommation énergétique de 25% alors que la moyenne suisse a augmenté de 5% durant la même période.

 

Un pilotage précis pour une nouvelle stratégie énergétique

En 2016, la ville a relancé une nouvelle vague de projets pour améliorer encore son bilan : avec un plan en 17 mesures phares, la ville souhaite plus d’unités de production d’énergie verte et investir dans la modernisation des structures existantes. Exemple de cet engagement avec le collège de la Maladière. Il a été construit en 2006 et respecte les nouvelles exigences énergétiques mises en place par le plan d’urbanisme. Résultat : il consomme cinq fois moins d’énergie que les autres collèges de Neuchâtel. Globalement, l’installation de panneaux photovoltaïques en ville a permis de multiplier par 23 la capacité de production d’énergie dont une partie alimente l’éclairage public qui consomme désormais 40% d’électricité en moins par rapport à 2009.

Et pour mesurer précisément les avancées en matière d’énergie, la ville compte sur un suivi détaillé de la consommation de chacun. Chaque foyer reçoit une facture d’électricité détaillée qui permet de montrer quels sont les points de dépense énergétique et comment le foyer se situe par rapport à la moyenne de la ville. La ville opère aussi des contrôles aériens pour tester la thermographie des bâtiments : l’imagerie signale les bâtiments pour lesquels la déperdition d’énergie est trop élevée. Tous les cinq ans, Neuchâtel dresse un bilan énergétique pour mesurer les résultats de ses investissements. C’est aussi l’occasion de lancer de nouveaux projets comme ce fut le cas pour la CoopSol en 2016.

 

Une coopérative solaire

La Coopérative Solaire de Neuchâtel (CoopSol) vise à développer des projets énergétiques sous la forme de partenariats. Le 9 mai 2017, Coopsol a ainsi inauguré sa première centrale solaire participative. La Ville de Neuchâtel, propriétaire du collège du Crêt du Chêne a prêté gratuitement l’usage du toit à la CoopSol. La durée d’engagement est de vingt-cinq ans. En échange, la coopérative a financé l’installation des panneaux solaires. Enfin c’est l’énergéticien Viteos qui s’est chargé de la construction et qui doit gérer l’exploitation de l’installation solaire. L’électricité verte ainsi produite sert en priorité à couvrir les besoins énergétiques du collège. Le surplus est injecté dans le réseau Viteos et l’entreprise rachète l’électricité à un tarif fixe garanti pendant les vingt-cinq ans d’exploitation. Au total, cette première centrale solaire participative permet de produire 100 000 kWh par an. Un chiffre encore modeste mais la Coopsol compte développer d’autres projets pour privilégier une logique locale avec de petites structures faciles à financer et à installer.

source : http://lenergeek.com/2017/07/31/neuchatel-suisse-transition-energetique-reussie/