Elle apporte la lumière à l'Inde des villages

450 millions d'Indiens vivent sans électricité. L'équivalent de la population de l'Union européenne !

A la tête de la start-up Oorja, primée par le « MIT Technology Review », Clémentine Chambon entend changer les choses.

En fournissant de l'énergie verte et abordable aux ménages ruraux de ce pays qui, dans cinq ans, sera le plus peuplé de la planète.

Clémentine Chambon mise sur le solaire pour aider les Indiens

Un tiers des individus qui n'ont aucun accès à l'énergie dans le monde vivent en Inde. Ce qui a plusieurs répercussions: un développement économique ralenti, un système éducatif famélique, un accès aux soins quasi inexistant... Pour pallier ces handicaps, les villageois utilisent des combustibles fossiles comme le kérosène ou le diesel, dépensant 20% de leurs revenus dans des énergies nocives pour la santé et l'environnement.

L'objectif de Clémentine Chambon est d'en finir avec ces énergies en créant des centrales solaires hybrides afin d'électrifier les villages indiens. Sarmantara, dans l'Uttar Pradesh, est le premier, mais Clémentine entend aller vite et fournir un million de personnes sur cinq ans en électricité propre. Sur place, cette scientifique de formation (elle termine un doctorat sur les biocarburants à l'Imperial College de Londres) dirige son projet et les hommes qui l'accompagnent avec détermination et flexibilité. «Toute petite, je lisais un livre dont le titre était '50 choses que vous pouvez faire pour sauver la planète', j'étais fascinée!» Alors elle l'a fait.

 

Les femmes sont les premières victimes de la pénurie d'énergie

Ce sont elles qui doivent marcher des heures pour chercher de l'eau. Elles encore qui cuisinent enfermées à la maison et, par conséquent, les plus exposées aux fumées toxiques entraînant bronchites, tuberculose, maladies pulmonaires... Utiliser une énergie propre changerait leur vie. Une machine à laver permet d'économiser des heures de travail; un point de cuisson propre, de ne plus passer des heures à collecter du bois pour cuire la nourriture plusieurs fois par jour. Avec un système d'irrigation, plus besoin de courir à la rivière pour chercher de l'eau. «En Inde, des 'self-help groups' mutualisent leur épargne sur un compte commun et s'entraident activement pour améliorer les conditions de vie dans leurs communautés, explique Clémentine Chambon. Leur implication dans notre projet est très importante à nos yeux afin que notre solution réponde exactement à leurs besoins. Ces femmes pourront devenir les propriétaires des franchises de nos futures installations. Apporter dans ces villages une énergie propre et fiable avec nos centrales permettra de transformer la société en améliorant, par un cycle vertueux, la santé, le niveau de vie et l'éducation des populations locales.

 

Sa solution

Le gouvernement indien avait pourtant installé de beaux pylônes, mais l'électricité n'est jamais arrivée jusqu'à Sarmantara. Grâce à une centrale photovoltaïque de 8 kWh dans cette zone hors réseau, un système décentralisé permettra de distribuer du courant à une centaine de foyers (50% de la capacité) et d'alimenter des pompes (50% restants) pour approvisionner en eau les agriculteurs du village. «Nous mettons en place un système de franchise avec des entrepreneurs locaux pour financer le système et distribuer les produits, ajoute Clémentine. Dans un second temps, nous ambitionnons d'installer un système hybride biomasse-solaire pour produire de l'énergie à partir des déchets de l'agriculture.»

source : http://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Elle-apporte-la-lumiere-a-l-Inde-des-villages-1322813