Transformer les matières organiques (biomasse, algues, bambou) en énergie

Si l’éolien et le solaire s’imposent progressivement sur le marché des énergies renouvelables, d’autres sources moins connues fournissent des solutions performantes. C’est le cas des matières organiques.

La nature possède des ressources insoupçonnées, notamment en matière d'énergie.

Ainsi, depuis quelques années, les bioénergies (du biocarburant à la biomasse) commencent à se faire une place dans l'univers des énergies renouvelables, tandis que d'autres expérimentations sont menées sur des végétaux comme les algues. Voici trois domaines aux résultats prometteurs :

La biomasse

Depuis dix ans, la part de biomasse dans les énergies renouvelables progresse régulièrement au point d'atteindre, en 2013, la troisième place au niveau mondial, juste derrière l'hydraulique et l'éolien (source : International Energy Agency). En France, selon le baromètre Observ'ER 2016 des énergies renouvelables électriques, la filière a produit plus de 2 200 GWh, ce qui la place également en troisième position. La biomasse est constituée de toutes les matières organiques existantes (végétales, animales, bactériennes) avec comme ressources principales le bois et les déchets végétaux.

Elle produit de l'énergie directement par combustion ou, indirectement, par méthanisation (on parle alors de biogaz) et transformation chimique (biocarburant).

Les algues

En matière d'énergie et de développement durable, les micro-algues sont de véritables pépites. Outre leur fonction « d'aspirateur à Co² » qui en font de redoutables dépolluants, ces organismes peuvent servir, en fin de vie, à produire du biogaz, de la biomasse voire du biocarburant. Les entreprises cosmétiques utilisent déjà largement cette algue et le secteur de l'énergie commence à expérimenter des procédés innovants. Depuis le mois d'avril, la mairie de Paris teste ainsi des colonnes Morris d'un nouveau genre grâce à la société Fermentalg.

Ces puits de carbone, aussi efficaces que 100 arbres, sont remplis de micro-algues qui avalent le Co² dans un premier temps, avant d'être récupérées dans une station d'épuration où elles produisent du biométhane.

Le bambou

Tout comme les micro-algues, le bambou offre un double intérêt : il constitue un formidable outil d'assainissement des eaux (en France, Phytorem est un acteur majeur du secteur), mais peut aussi être compressé en briquette pour servir de biomasse destinée au chauffage.

Dans ce secteur énergétique, le bambou génère bien moins de gaz à effets de serre que le bois et constitue le socle de différents projets menés par l'INBAR en Ethiopie, au Kenya ou au Ghana. Dans cette aire africaine où le bambou pousse naturellement et couvre plus de deux millions d'hectares, l'énergie produite par ce végétal répondrait aux problèmes de déforestation et de pollution générés par la combustion du charbon de bois. Reste à peaufiner la technologie dans les prochaines années.

source : http://www.latribune.fr/entreprises-finance/la-tribune-de-l-energie-avec-enedis/quand-l-organique-se-transforme-en-energie-748655.html