Port-Liner va mettre à l'eau les tout premiers cargos 100% électriques

Dans leur grande majorité, les marchandises acheminées à travers le monde le sont par cargo, ce qui n’est pas sans conséquences sur l’environnement.

On estime aujourd’hui que la pollution liée au transport maritime serait plus dangereuse que celle issue du transport automobile. Pour y remédier, une entreprise néerlandaise veut construire des porte-conteneurs 100% électriques.

Le transport maritime est l’un des secteurs les plus polluants du globe. En acheminant 90% des marchandises mondiales et en transportant des millions de voyageurs chaque année, certains navires polluent désormais autant qu’un million de voitures.

Pire, on estime que la pollution de l’air liée au transport maritime cause 60 000 décès chaque année en Europe. Des dommages invisibles catastrophiques pour la planète et la santé des citoyens.

Heureusement, des entreprises sont bien décidées à développer des alternatives propres afin d’offrir une bouffée d’oxygène à la planète. Aux Pays-Bas, la compagnie Port-Liner a conçu le tout premier porte-conteneurs électrique qui sera mis à l’eau dès le mois d’août 2018. Selon l’entreprise, ce navire serait le tout premier en son genre.

Crédit photo : Omega Architects

Baptisé le « bateau Tesla », le cargo silencieux aux zéro émissions de CO2 sera propulsé uniquement à l’électricité, grâce à des batteries rechargeables à terre en quatre heures. Ces batteries devraient avoir une autonomie allant de 15 heures à 35 heures, en fonction de la taille du bateau. Et parce que ces navires se veulent 100% écolo, c’est Eneco, un fournisseur d’énergie sans carbone, qui approvisionnera les navires en énergie solaire et éolienne.

Les architectes et ingénieurs de l’entreprise Omega Architects planchent sur deux modèles : un petit navire de 52m de long et 6,7m de large, pouvant transporter jusqu’à 24 conteneurs ; et un grand navire de 110m de long et 11,40m pour 270 conteneurs.

Ton van Meegen, le PDG de Port-Liner, explique à The Loadstar :

« Il y a quelques 7 300 bateaux de navigation intérieure en Europe, et plus de 5 000 d’entre eux sont la propriété d’entrepreneurs en Belgique et aux Pays-Bas. Nous pouvons en construire jusqu’à 500 par an, mais à ce rythme, il faudrait environ 50 ans pour que l’industrie fonctionne sur l’énergie verte. »

Selon un rapport du site d’informations Elektrek, le projet estimé à 100 millions d’euros a été soutenu par une subvention de 7 millions d’euros de l’Union Européenne. Le port d’Anvers aurait également versé une aide de 200 000 euros au projet de Port-Liner dans le cadre d’une initiative plus large visant à améliorer l’efficacité de son port.

L’Europe pourrait donc voir flotter ses tout premiers cargos 100% électriques à l’automne 2018.

source : https://positivr.fr/cargos-tesla-electriques-energie-renouvelable-europe/

Le plus grand bateau de croisière est aussi le plus grand pollueur du monde

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Le plus grand paquebot de croisière du monde, Harmony of the Seas, est une ville flottante qui comprend pas moins de 16 ponts et peut accueillir 6.780 passagers et 2.100 membres d'équipage. Mais la ville de Southampton, port d'escale, se plaint que la pollution de l'air découlant du séjour des bateaux empire chaque année, car les croisières sont devenues le secteur de l'industrie du tourisme de masse à la croissance mondiale la plus rapide, et les bateaux de croisière sont de plus en plus grands.

Harmony brûle quotidiennement quelque 250 000 litres du diesel le plus polluant du monde. " Nous tentons de convaincre [les bateaux de croisière] d'utiliser l'électricité du port, mais ils refusent" dit Colin MacQueen, membre du groupe Southampton Clean Air. Royal Caribbean, le propriétaire, affirme que les systèmes de contrôle de pollution les plus récents sont utilisés et que le bateau répond à toutes les normes légales.

100 fois plus polluant que le diesel des véhicules terrestres

Selon Bill Hemmings, expert de la marine auprès du groupe Transport and Environment basé à Bruxelles, les bateaux consomment autant de carburant qu'une ville entière. Et même si celui-ci est à faible teneur sulfurique, il est 100 fois plus polluant que le diesel routier. Sur le site internet de sa société, on apprend que ce type de pollution est responsable d'environ 50.000 morts prématurées annuelles en Europe.

"La pollution émise par un seul paquebot correspond à celle de 5 millions de voitures parcourant la même distance, parce ces navires utilisent un fuel lourd qu'il faudrait mettre à la décharge dans la catégorie des déchets dangereux sur la terre ferme. (...) Le fuel lourd peut contenir 3 500 fois plus de soufre que le diesel qui est utilisé pour la circulation des véhicules terrestres. Les bateaux ne disposent pas de systèmes de purification des gaz d'échappement comme les filtres à particules qui sont la norme sur les voitures et les camions", explique Daniel Rieger, un agent du transport auprès du groupe environnemental allemand Nabu.

Southampton, le second plus grand port pour porte-containers d'Europe, et le plus grand pour les croisière, est l'une des 9 villes dont l'Organisation Mondiale pour la Santé affirme qu'elle dépasse les normes en termes de pollution de l'air, alors même qu'elle ne dispose pas d'un grand parc d'usines.

La situation empire quotidiennement car le secteur des croisières de luxe est en pleine croissance : 24 millions de passagers sont attendus en 2016, soit 9 millions de plus qu'en 2006.

Un navire de croisière à l'arrêt pollue autant qu'un million de voitures

Selon une étude de la fédération France nature environnement (FNE), les paquebots de croisière sont un fléau pour la qualité de l'air, y compris lorsqu'ils sont à quai.

Des touristes descendent du ferry \"Queen Victoria\" pour une escale dans le port d\'Ajaccio (Corse-du-Sud), le 10 juillet 2015.
Des touristes descendent du ferry "Queen Victoria" pour une escale dans le port d'Ajaccio (Corse-du-Sud), le 10 juillet 2015. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

Même à l'arrêt, les navires de croisière ne s'arrêtent jamais. L'association France nature environnement (FNE) a mesuré qu'un paquebot à l'arrêt polluait autant qu'un million de voitures, en termes d'émission de particules fines et de dioxyde d'azote. Lundi 20 juillet, l'ONG a démarré une action de sensibilisation dans le port de Marseille pour alerter sur la pollution de l'air générée par les bateaux restés à quai. 

Chaque jour, des dizaines de navires de croisière transportant des miliers de passagers stationnent dans la cité phocéenne le temps d'une escale, ou avant embarquement. Problème : même à quai, les moteurs des navires continuent de tourner pour alimenter en électricité les cuisines, les restaurants, les salles de loisirs ou l'air conditionné… "Hier, c'est un paquebot pouvant embarquer 6 000 passagers et 2 000 membres d'équipage qui stationnait au port, décrit au Parisien Adrien Brunetti, chargé de mission santé au sein de FNE. L'équivalent d'un village de 8 000 habitants."

LA nature du carburant en cause

L'ONG allemande Nabu, chargée de mesurer les émissions de particules fines de ces navires, a démontré que plus de 60 000 particules extrafines par centimètre cube ont été mesurées près du terminal croisière de Marseille, contre 3 000 particules par centimètre cube au parc du Pharo, près du Vieux-Port, qui sert de référence.

Cette différence s'explique par la nature du carburant utilisé par les navires de croisière : "Le fioul lourd des navires est très polluant et possède une teneur en soufre plus de 3 500 fois supérieure à celle du diesel des voitures", indique Adrien Brunetti. Son impact sur le santé est majeur. Il peut à long terme engendrer des maladies respiratoires, des décès prématurés ou des cancers des poumons. Selon le site Consoglobe, les croisières émettent aussi de nombreux déchets rejetés directement dans l'océan, comme les eaux usées. 

France nature environnement souhaite qu'une zone de contrôle des émissions de soufre en Méditerranée soit mise en place, comme c'est déjà le cas en mer Baltique, dans la mer du Nord ou dans la Manche. Les gestionnaires du port de Marseille ont prévu d'installer, d'ici la fin d'année, un dispositif d'alimentation électrique qui éviterait de faire tourner les moteurs.