Chrysalis, la machine qui transforme les déchets plastiques en carburant

François Danel, vice-président d’Earthwake, a accepté de répondre à nos questions.

 

Pouvez-vous nous présenter votre projet ?

 

L’association Earthwake a pour mission de promouvoir des solutions qui permettent de réduire le volume des déchets plastiques, en particulier dans les pays émergents. Nous pensons qu’il est possible de s’appuyer sur la valeur du déchet pour créer un modèle économique permettant de collecter le plastique usagé et de créer des emplois.

 

Nous avons mis au point un équipement, la Chrysalis, qui permet de transformer le déchet plastique en carburant pour faire fonctionner des groupes électrogènes ou des moteurs de bateau ou de tracteur.

 

 

 

Le procédé n’est pas nouveau mais la Chrysalis offre 5 atouts différenciants :

 

  • Elle permet de séparer efficacement le diesel, l’essence, le gaz et les résidus
  • Elle offre des résultats constants. Le processus fonctionne avec le même rendement à chaque utilisation.
  • Elle est d’inspiration low-tech. Elle est construite avec des matériaux peu coûteux, sans électronique et facile à entretenir.
  • Elle est à taille humaine. Directement transportée par conteneur sur les zones polluées, elle pourra transformer jusqu’à 10 tonnes de déchets plastiques par mois.
  • Elle est autonome en énergie

 

La Chrysalis annonce un rendement très performant de 93%. Avec 1 kg de plastique on obtient :

 

  • 65% de gasoil pour un générateur, tracteur, moteur de bateaux, etc…
  • 18% d’essence comme produit de chauffage, lampe, etc…
  • 10% de gaz utilisé pour auto-alimenter la machine
  • 7% de charbon a destination de mine de crayons, colorants, etc…

 

Cette prouesse ouvre de nouvelles perspectives économiques autour de la dépollution. Elle pourrait également être une solution dans les pays émergents qui sont les premières victimes de ce fléau.

 

Pourquoi vous être lancés dans cette aventure ? Quels ont été le déclic initiateur et la motivation d’un tel projet ?

 

Tous les ans, 8 millions de tonnes de déchets se retrouvent dans nos océans. Si on ne fait rien, il y aura plus de déchets plastiques que de poissons en 2050. Samuel Le Bihan, comédien et surfeur, a été choqué par la pollution plastique qu’il a pu observer dans les vagues de Bali et a souhaité agir pour trouver des solutions concrètes. Il s’est donné pour mission de mettre au point des innovations pour collecter et valoriser les déchets plastiques, et a créé l’association Earthwake. Le 10 septembre dernier, Earthwake était à Antibes pour faire une démonstration de sa machine révolutionnaire « Chrysalis ».

 

Christopher Costes et Samuel Le Bihan – Earthwake

 

Earthwake s’est donné pour mission d’aider et développer toutes les technologie à hauteur d’homme (on n’est pas dans l’industriel) qui peuvent redonner de la valeur à ce déchet plastique inerte. On est dans la maîtrise presque artisanale de la gestion du déchet plastique, pour avoir des équipements qui soient extrêmement mobiles. Le but est de stimuler le ramassage. L’enjeu est là. Ça coûte très cher de rechercher ce déchet plastique. Si on arrive à créer une économie de ce ramassage, on a gagné !

 

« Ça serait génial de pouvoir donner quelque chose aux gens qui leur permette de savoir quoi faire de leurs déchets plastiques plutôt que de les jeter dans la nature. Il faut réutiliser et pas s’en servir 30 secondes et le jeter. » – Christopher Costes, inventeur de Chrysalis.

 

Quels sont vos objectifs et comment envisagez-vous l’avenir ?

 

Notre objectif est de construire une Chrysalis qui transformera 150 kg de plastique par jour. Cette Chrysalis pourra alors être commercialisée et diffusée aux abords de la Méditerranée et en Afrique. Avec le déchet plastique, on va faire du carburant, du diesel… Ce n’est peut-être pas très écologique, mais aujourd’hui c’est extrêmement utile à la vie quotidienne de centaines de millions d’asiatiques et d’africains.

 

Dans une logique de 10 à 15 ans, on pense qu’on peut apporter une solution avant que les solutions solaires et éoliennes ne se mettent en place avec efficacité. C’est un vrai projet de transition.

 

Des Chrysalys, on en voudrait des dizaines, des centaines, des milliers voire des millions dans le monde. En faisant d’une pierre deux coups, on collectera du plastique, on créera du revenu, on créera des emplois, et on apportera des solutions concrètes et locales à la planète.

source : https://positivr.fr/1percentfortheplanet-earthwake-chrysalis/