A 18 ans, cet Argentin a bricolé une moto alimentée à l'eau salée

 

Dans le cadre d'un devoir de chimie, un lycéen argentin âgé de 18 ans a bricolé une moto fonctionnant avec une pile et un réservoir d'eau salée.

Une façon artisanale de découvrir la méthode de l'électrolyse, qui permet notamment d'obtenir de l'hydrogène.

Parcourir le monde cheveux au vent, les mains fermement accrochées au guidon de sa moto, prêt à faire vrombir son moteur puissant. Pour certains, cette image représente la quintessence même de la liberté, mais pour d'autres, elle évoque plutôt une catastrophe environnementale. Le bilan carbone des deux-roues est en effet loin d'être reluisant. Une enquête menée en juillet 2018 par le Conseil international sur le transport propre (ICCT) avait montré que les scooters et les motos roulant à Paris émettaient en moyenne onze fois plus de monoxyde de carbone et six fois plus d'oxyde d'azote qu'une voiture essence.

Si les véhicules électriques s'imposent peu à peu comme la principale alternative aux engins les plus polluants, Santiago Herrera a décidé d'emprunter une autre voie : construire une moto qui carbure à l'eau salée. Scolarisé dans un lycée agricole, cet Argentin de 18 ans a accompli cette prouesse technique dans le cadre d'un cours de chimie, après que son professeur lui a enseigné le principe de l'électrolyse. Grâce à cette méthode, il est possible de séparer les molécules contenues dans l'eau, en récupérant d'un côté de l'oxygène et de l'autre, de l'hydrogène gazeux. Particulièrement volatil, cet élément chimique est ensuite utilisé comme combustible pour produire de l'électricité.

Un réservoir en verre

Baptisé « Un pas vert à la fois », ce projet a été réalisé avec les moyens du bord. Une petite pile génère le courant nécessaire à l'électrolyse et des tringles à rideaux font office de résistances. Concernant le réservoir de la moto, il a dû opter pour un vieux bocal en verre, un choix jusqu'à présent efficace mais dangereux, car il implique un risque d'explosion. Dès lors qu'il disposera de moyens suffisants, Santiago Herrera prévoit de modifier son prototype en le remplaçant par un réservoir en plastique, capable de mieux supporter les hautes pressions.

En attendant, il envisage de détailler pas à pas son processus de fabrication, afin que d'autres amateurs puissent s'en inspirer et lancer à leur tour d'autres initiatives écologiques. Un tutoriel ne serait pas de refus, car malgré l'évidente bonne volonté du lycéen, plusieurs questions restent à ce jour sans réponse. Quelles sont les caractéristiques précises du moteur ? Quelle est la puissance de la pile ? Le dispositif est-il suffisamment efficace pour permettre à la moto de rouler ? Dès 2014, la société suisse NanoFlowcell assurait qu'elle sortirait bientôt une voiture alimentée à l'eau salée. Celle-ci se fait pourtant toujours attendre...

source : https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-industrie-c-est-fou-a-18-ans-cet-argentin-a-bricole-une-moto-alimentee-a-l-eau-salee.N1798807