Covid-19 : une entreprise montpelliéraine annonce une étude "encourageante" sur un traitement par l'ivermectine

Depuis avril 2020, MedinCell travaille sur les effets de cet antiparasitaire pour prévenir l'infection au Covid-19. L'étude clinique de phase 2 révèle des résultats encourageants, "une réduction de 72 %", détaille l'entreprise.

Christophe Douat, président du directoire de Medincell J.-M. Mart

Depuis avril 2020, MedinCell travaille sur les effets de cet antiparasitaire pour prévenir l'infection au Covid-19. L'étude clinique de phase 2 révèle des résultats encourageants, "une réduction de 72 %", détaille l'entreprise.

Quand en avril 2020, l'entreprise montpelliéraine MedinCell annonce travailler sur l'ivermectine pour prévenir l'infection au Covid-19, un fort scepticisme entoure sa communication. Et pour cause, on est alors en plein débat sur la chloroquine, produit miracle pour certains, charlatanisme pour d'autres. "Non, l'ivermectine n'est pas la nouvelle hydroxychloroquine. L'hydroxychloroquine, on sait que ça ne marche pas, l'ivermectine, on ne sait pas",  a défendu quelques mois plus tard Christophe Douat, président du directoire de MedinCell, dans les colonnes de Midi Libre.

Ivermectine VS placebo

Ce jour-là, il révèle le lancement d'une étude clinique. Janvier 2023 : la phase 2, réalisée en Bulgarie, est achevée et l'entreprise communique "des résultats positifs". "L’étude, menée sur 399 participants, a atteint son critère principal d’efficacité avec une réduction de 72% des infections au Covid-19 dans le groupe traité par administration orale quotidienne d’ivermectine, par rapport au groupe placebo", résume le communiqué.

Un traîtement de 28 jours

Concrètement, sous la supervision d'un comité indépendant de surveillance de données basée aux Etats-Unis, l'ivermectine a été administrée pendant 28 jours, par voie orale, à un groupe de 200 personnes. Pendant ce temps, 199 autres recevaient un placebo. Tous les participants, des adultes non vaccinés, avaient été exposés au virus dans les cinq  jours précédant leur inclusion dans l'étude, par contact direct avec une personne diagnostiquée positive au SARS-CoV-2 par un test PCR. 30 personnes du premier groupe ont été infectées au Covid, contre 105 dans le second.

Aucun signal de sécurité lié à la prise quotidienne d'ivermectine, 200 microgrammes/kg le premier jour puis 100 microgrammes/kg par jour du jour 2 au jour 28, n'a été identifié au cours de l'étude.

Vers "une injection à action prolongée" ?

Pour MedinCell, cette étude "apporte des données encourageantes démontrant l'efficacité et l’innocuité de l'ivermectine pour la prévention de l'infection au Covid-19 après exposition au virus. Elle soutient le développement d'un injectable à action prolongée, qui pourrait être un outil complémentaire dans la lutte contre le Covid-19", résume Christophe Douat.

Reste à poursuivre le protocole d'étude. "Plusieurs formulations d’ivermectine sont prêtes pour la fabrication de lots cliniques afin de démarrer le développement préclinique et clinique réglementaire. Nous définirons notre stratégie à l’aune de ce premier résultat et de l'analyse complète à venir de l'étude", poursuit le président du directoire.

Un bond de 11 % en bourse

En attendant, selon Les Echos, l'action de MedinCell a fait un bond de 11% ce vendredi 6 janvier pour se porter à 8,44 €, alors même que la recherche n'en est qu'à un stade précoce. La société pharmaceutique, qui associe sa technologie BEPO à des principes actifs déjà connus et commercialisés afin de rendre les traitements "plus efficace", est très suivie, notamment par la fondation Bill & Melinda Gates. Deux de ses produits sont en phase clinique 3, l'un pour traiter la contraception féminine, l'autre dans le paludisme. Et bientôt, celui qui pourrait permettre de prévenir le Covid-19.