Comment la culture entre les rangs de vigne peut contribuer à la transition agroécologique ?

Aujourd’hui, les plantations entre les rangs de vigne sont utilisées pour limiter le ruissellement et apporter un engrais vert. Et demain ?

Nous pourrions profiter de ce couvert végétal pour produire du gaz renouvelable et amender les sols. C’est l’ambition du projet Intervignes Provence.

Lancée à Puyloubier au cœur des vignobles Côte de Provence Sainte-Victoire, cette expérimentation vise à étudier les impacts de couverts implantés en inter-rangs de vignes sur la biodiversité, l’érosion de la terre, le stockage de carbone organique dans les sols et la réduction de l’usage de produits phytosanitaires.

Avec un objectif en ligne de mire : valoriser ces cultures en les méthanisant, pour qu’elles puissent contribuer à la transition agroécologique et à l’indépendance énergétique du territoire.

Le jeudi 9 février 2023, l’ensemble des partenaires, réunis à la Vinothèque à la Maison Sainte-Victoire, ont lancé cette étude en signant la convention Intervignes Provence.*

Du gaz renouvelable et de l’engrais biologique entre les ceps de vigne

En octobre 2022, plusieurs espèces d’intercultures : céréale 100% (Avoine), barjelade (mélange 40% avoine, 40% orge, 20% vesse) et féverolle ont été plantées entre les rangs de vigne sur des territoires viticoles provençaux, identifiés comme propices à accueillir ces intercultures pour une production maximale de biomasse. La parcelle retenue de 5 000m2 pour ce test se situe sur la commune de Puyloubier dans les Bouches-du-Rhône.

Au printemps, ces intercultures seront récoltées à l’aide d’une machine récolteuse de fourrage. Elles seront intégrées dans un méthaniseur produisant du biométhane, un gaz 100% renouvelable. Les résultats de cette expérimentation et la généralisation de ces cultures en inter rang pourraient être valorisés dans le projet de méthanisation METHAVALARC en cours d’étude dans les environs de la cave coopérative Cellier Lou Bassaquet à Trets et développé par Tenea energies.

Par ailleurs, le digestat issu de la méthanisation est un amendement organique et un engrais naturel utilisable en substitution aux engrais chimiques.

Ce résidu organique est obtenu après la digestion des matières introduites dans le méthaniseur contient, dans sa phase liquide, des éléments minéraux tels que l’azote (N), le phosphore (P), le potassium (K) sous forme minéralisée accessible par les plantes.

Par ailleurs, le digestat solide, obtenu après séparation de phase, est un produit organique amendant, c’est-à-dire riche en matière organique stable contribuant à l’amélioration de la qualité physique, biologique et chimique du sol.

Le potentiel en région Provence-Alpes-Côte d’Azur de ces intercultures entre les rangs de vigne permettrait de produire 125 GWh/an de gaz vert soit l’équivalent de 31 000 logements chauffés au gaz renouvelable ou 500 bus roulant au BioGNV.
La méthanisation, un procédé biologique de fermentation des matières organiques

Le biométhane est un gaz 100% renouvelable produit localement à partir de résidus ou de couverts agricoles, d’effluents d’élevage et de déchets des territoires. Cette technologie contribue à la neutralité carbone du territoire. Énergie renouvelable plébiscitée par les territoires, le gaz vert produit à partir de déchets organiques dont les biodéchets, apporte une réponse concrète pour contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone.

Les déchets sont triés, préparés, et introduits dans un méthaniseur : une enceinte privée d’oxygène. Ils sont ensuite mélangés et chauffés à environ 38°C. En fermentant, les bactéries digèrent les déchets, les transformant d’une part en digestat (engrais naturel) et d’autre part en biogaz. Une fois épuré, le biogaz prend le nom de biométhane. Dès lors qu’il est odorisé, contrôlé et compté par GRDF, le biométhane peut être injecté dans le réseau de distribution. Chauffage, cuisson, production d’eau chaude, carburant…, ses usages sont strictement identiques à ceux du gaz naturel… mais 100 % renouvelables ! Dès 2030, 20% du gaz consommé en France sera renouvelable ; en 2050, la France a le potentiel de couvrir 100% de sa demande de gaz grâce aux gaz renouvelables.

source : https://www.enerzine.com/comment-la-culture-entre-les-rangs-de-vigne-peut-contribuer-a-la-transition-agroecologique/51799-2023-02